Lettre ouverte à l'âge de 25 ans

Venise, Février 2019

À tous les maux élevés, invétérés, rebelles poètes de la vie

Je viens d'arriver à Lyon. Le trajet en train de Paris a été plus court que prévu, un coulis suspect a obligé le train à s'arrêter une gare avant l'arrivée, puis j'ai fait le reste du trajet à pied. J'étais déjà dans le centre de Lyon, c'était juste un petit trajet à pied. Dans le train, j'ai regardé l'un des vieux et classiques films de l'ère du "Furacão 2000". Il s'appelait "Arrête-moi si tu peux" ou "Catch me if you can". L'histoire est sur Frank William Abagnale Jr., aujourd'hui un spécialiste en sécurité bancaire, à l'âge de 19 ans un fugitif cherché pour être l'un des plus grands falsificateurs du monde. Il est capable de parcourir le monde entier en forgeant des chèques et avec une absurde confiance en lui-même, il convainc et il transforme ses mensonges en vérités apparentes pour que le monde lui ouvre la porte. Un voyage de deux heures entre Paris et Lyon, un film de deux heures, semblait approprié.

En France, il est déjà 00h18 au moment où j'écris ce texte. La pièce dans laquelle je dors est beaucoup plus grande que celle que je dormais à Paris. Dans cinq heures et quarante-deux minutes exactement - pardon, quarante et une minutes - je vais me lever et me rendre au stage d'ingénieur de méthodes dans la plus grande entreprise de construction de France. À l'âge de 25 ans, je ressens toute l'énergie, la peau déjà un peu dure et la patience nécessaires pour conquérir ce que je veux.

De 13 à 15 ans, je me souviens que je me sentais très à l'aise de continuer à vivre mes journées sans me soucier du lendemain. Une innocence entoura mes actions, sans aucune malice, j'ai joué avec mon avenir. Petits amours, lettres d'amour échangées pendant les pauses de classe, messages échangés contre le peu somptueux MSN. Je me souviens d'avoir des amours que je pensais durer toute ma vie. Je me souviens d'avoir fait d'énormes sacrifices pour des sentiments auxquels je croyais tellement. Je me souviens des hauts et des bas de mes 16 à 17 ans. Le premier boulot, le premier amour, le premier sexe. Les folies du temps me causeront toujours de la nostalgie. C'était une intensité très claire, un feu très vif dans chaque souvenir.

À 18 ans, j'ai perdu tout mon terrain. Il n'avait pas d'avenir. Il n'y avait pas de sentier en or bien conçu - bon, si il y avait, personne ne l'a signalé. Pourtant j'ai eu plusieurs conseils, tout le monde a dit ce que je devais faire pour réussir. Ils disent encore, de tous les côtés, de toutes les manières polies ou pas polies. Le jeune a cette caractéristique de vie très intéressante : tout le monde sait ce qu'on doit faire, sauf nous-même, bien sûr, car on est trop jeune. En parlant à une très magnifique amie à la fin de la semaine dernière, on était d'accord sur un fait de la vie : personne ne sait ce qu’elle fait. L’école, les parents, les parents, la famille, tout ce qui se passe donne l’impression que la vie est complètement organisée et qu’elle suit un parcours très stable vers un endroit où quelqu'un a décidé et cela va probablement très bien tourner. Mais en réalité, personne n'a la moindre idée de ce qu'il fait. C'est presque comme si faire semblant est la norme, et qui ne prétend pas si bien, qui n'a pas une confiance absurde en soi et dans ce qu'il dit, ne sera probablement jamais quelqu'un de crédible ou de digne de confiance ou succès.

De mes 18 ans et jusqu’à présent, j’ai constamment essayé de comprendre ce que tu veux dire, mon cher lecteur. Oui, exactement toi. En plus, je te tutoie parce que si tu es là dans ce blog, on peut déjà dire qu'on est très intime. C'est que je veux est de comprendre les raisons de ton comportement, les raisons qui te poussent à exister. Ce qui te fait prendre une décision parfois sans explication, comme dessiner des bites sur le mur de la rue ou aller dans des endroits pour prendre des photos de ces endroits avec toi dans la photo ou comment toi, tu choisis d’être / de faire le bien ou le mal. Et non seulement toi qui lis ce texte en Portugais, mais aussi ceux qui le lisent en français. Parfois, même de petites anomalies linguistiques telles que la non-existence de la différence entre Être (constant) et Être (éphémère) en français. Il n'y a pas de différence dans la langue française entre "tu es mauvais" (constamment mauvais) et "tu es mauvais" (après quelqu'un dire quelque chose de mauvais de l'autre ou suite à un commentaire méchant - éphémère). Imagine si ce que tu fais ou ne fais pas défini qui tu es. Imagine qu’il n’y ait aucun moyen de revenir en arrière, tout ce que tu as oublié de dire ou que tu ne pouvais pas exprimer, tout cela définit éternellement une caractéristique de ta personnalité.

Maintenant avec 25 ans, cette caractéristique est une réalité. Il n'y a plus de retour ou je ne veux pas les prendre.
Il n'y a plus "si tout va mal, je fais X ou Y, je retourne en arrière". Il n'y a pas d'échappatoire.
Il n'y a pas de demi-mots. Les mots sont vécus entièrement.
Même ceux qui n'ont jamais été dites soit parce qu'ils étaient tenus secrets soit parce qu'ils étaient trop répétitifs.

J'aurais aimé partager davantage d'histoires de ces dernières années avec toi.
Elles étaient si intenses et si vives. Elles étaient cruelles et elles étaient cruellement magnifiques.

Quoi qu'il en soit, prenons un café ou un thé. Je parie que vous avez beaucoup à me dire aussi.

Un échange sincère des regards avec un simple clin d'oeil,
Toujours cordialement,

Eric

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