Sous la tempête


Du haut des gratte-ciels à Manhattan, elle voyait la tempête qui tomba sur l’île. Le soleil était sorti à peine quand son premier employé entra dans le bureau. Curieusement elle se leva de son bureau pour trouver le visage du deuxième arrivé. Le bruit de la cafetière automatique dénonçait son utilisateur. 

Bonjour monsieur Rodriguez, tu vas bien ? - L’odeur du café empreignait la cuisine. 

- Oh ! Bonjour madame la présidente. Je suis bien et vous ? - La formalité était une marque de la hiérarchie entre eux. 
- Je suis magnifique comme toujours. 
Un faux rire a rempli l’environnement. Monsieur Rodriguez regarda les pieds nus de madame sans rien dire. Le bruit de la cafetière annonça la fin de la procédure. 
Vous voulez un café, madame la présidente ? 
Les yeux de monsieur Rodriguez marqués par la cataracte sont levés du sol et posés sur le visage de sa chef. Elle lui regarda comme si c’était elle qui l’a posée une question. 
Ça fait combien de temps que tu travailles ici ? 

- Le mois prochain j’aurai 40 ans chez vous, madame. Si je me permets... chez nous. J’arrive toujours très tôt et je pars après les femmes de ménage. Je vous avoue que c’étaient 40 ans tout à fait extraordinaires. 
- Donc tu as connu l’ancien président, Julién, mon père ? 
- Bien sûr ! J’étais à ses côtés à l’époque qu’on travaillait dans un petit bureau à New Jersey. Ma famille était très proche de votre père. Je dois vous avouer que dans les temps de difficulté, quand l’entreprise n’était pas bien de ses comptes, votre père a pris soin de moi e ma famille. Cela nous a approchés de votre père et je serai toujours en dette avec vous et votre famille. 
- Ce n’était pas lui qui tu as trouvé sur ton lit avec ta femme à cette époque ? 

La face de monsieur Rodriguez est devenue blanche. Un silence très lourd remplit la salle. Il fut uniquement coupé par le bip de la machine à café. Le café était prêt. 

J’ai lui pardonné. 

- Toutes les trois fois ? 
Le regard de monsieur Rodriguez se posa sur le regard de madame la présidente. 
Oui. 

Un rire sadique sortira de la bouche de la présidente. 

Je rigole avec toi monsieur Rodriguez ! Je suis désolée, il faut avoir de la bonne humeur ! 

- Ah. Oui madame. Bien sûr, de la bonne humeur – Il a dit avec un rire nerveux sur sa bouche. 
Le bruit d’un troisième arrivé remplit le bureau. Le silence entre eux était interrompu par des pas qui arrivaient à la cuisine. 
- Madame la présidente, Monsieur Rodriguez, bonjour ! - En regardant leur visage, monsieur le stagiaire Thomas a voulu ajouter une question : - Vous allez bien ? Vous avez l’air tendus.
- Je suis parfaite – a dit la présidente - bon café à vous. 

- À plus tard madame – Thomas a dit. 

Thomas et Rodriguez ont échangé quelques mots sur des généralités de la semaine comme la politique, le sport et sur la météo. Rien d’extraordinaire comme tous les jours. D'autres arrivaient à l'étage de petit à petit. L'échange éternel de bonjours commençait.

- La semaine prochaine la tempête doit disparaître. On aura un peu de soleil mon bon Thomas. 

- Tu as toujours une certaine sagesse Rodriguez. Tu es bien ? Ça va la famille ? 
- Oui, tu sais, mes enfants sont déjà grands Thomas. Ils sont mariés et ils habitent en France. 
- Donc ils sont rentrés à la terre des droits de l'homme ? 
- Oui et ils sont très contents là-bas. Ils ne vont pas revenir. 
- Et tu parles encore avec eux ? 
- Bah non, ils ont leur propre vie maintenant ! Leurs propres enfants à prendre soin. 
- Donc il ne reste que toi et ta femme monsieur Rodriguez ? 
- Madame Rodriguez est aujourd’hui chez le bon Dieu.  
- Ah, je suis désolé. 
- Il n’y a pas de soucis. Mais ça va, ma vie est là aujourd’hui. 
Je comprends. Bon, je dois y aller. Je dois finir un rapport pour aujourd’hui monsieur Rodriguez... La vie de stagiaire n’est pas facile hein. 
- Bien sûr, bonne journée Thomas. 

Une fois tout seul à la cuisine, il regarda sa montre. Il était l’heure pour lui aussi. Il partira vers son bureau juste pour lui trouver complètement vide. Peut-être il était transféré. Cela était arrivé d’autres fois. Le chemin vers le bureau de madame la présidente était dehors de son chemin habituel. Il se perdit quelques fois avant qu’il trouve le bon endroit. 

Madame la présidente, rebonjour. 

- Rebonjour. 
- Veuillez m’excuser, je me permets de vous déranger parce que je suis arrivé à mon bureau et il était vide. S’il vous plaît, est-ce que je pourrai savoir où est-il mon nouveau bureau ? 
- Tu n’as plus un bureau. Tu ne travailles plus là. Tu trouveras tes affaires en bas dans l’entrée. Bonne journée. 

Choqué par le froid présente dans sa voix, il redemandera. 

Je pense que je n’ai pas compris. Vous m’avez viré ? 

- Oui, tu ne travailles plus là. Bonne journée, pars, je suis occupée. 
- Mais... attendez... - il a essayé de dire pendant que madame la présidente prenait son téléphone. 
- Je suis en train d’appeler la sécurité du bâtiment. Tu as cinq minutes pour partir. Pars ! Maintenant ! 
- Mais Kathleen, je mérite une explication, ça fait 40 ans que je … 
- Tu ne mérites rien ! - Le bruit de l’ascenseur et les pas pressés qui venaient d’entrer à l’étage annonçaient l’arrivée de la sécurité. 

Les deux hommes en noir sont arrivés au bureau de madame la présidente. Le premier a donné un coup dans la tête de monsieur Rodriguez qui a commencé à saigner. Le deuxième a essayé de lui attraper mais il a réussi à s’échapper. Pour les fuir, dans un accès d’absurdité, Rodriguez a couru entre les bureaux et il est arrivé en face d’un coin vitré sans sortie. Il avança vers la vitre. Elle se cassa en annonçant sa chute vers la mort. Il plut fort. Les deux hommes regardaient le corps tiré sur la rue. 

Sur le bureau de Kathleen reposait une lettre écrite par monsieur Rodriguez avec un test d’ADN. Son vrai père venait de mourir sous la tempête. 

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